Réguler l’intelligence artificielle est utopique
« Réglementer l’IA peut sembler une bonne idée, mais je ne crois pas que ce soit possible, notamment en raison de l’insatiable curiosité des scientifiques. Ils se fichent éperdument des réglementations. Même chose pour les forces militaires. La concurrence entre les grandes puissances – États-Unis, Chine, Russie, etc. – rend absurde cette régulation. Peu importe la réglementation mise en place, tous les complexes militaro-industriels devront presque par essence l’ignorer, car ils ne voudront pas rester à la traîne. »
– Jürgen Schmidhuber, ingénieur informatique, spécialiste des réseaux de neurones artificiels
Nous repartageons ici un article des camarades de l’Association Française Contre l’Intelligence Artificielle (AFCIA) qui fait le point sur les vaines tentatives de régulation de l’IA entreprises au niveau européen et mondial ces dernières années.
L’article est structuré en trois parties :
- Un récapitulatif des avantages et risques potentiels de l’IA
- Une analyse critique des initiatives actuelles pour une régulation de l’IA
- La conclusion que l’AFCIA en tire
Sans surprise, l’AFCIA rejoint dans sa conclusion le constat fait par Jürgen Schmidhuber dans le documentaire iHuman : l’intelligence artificielle et nous (2019) et reproduit ci-dessus. Un constat partagé par ATR.
« En conclusion, ce que montrent ces tentatives de régulation récentes, c’est que personne n’est prêt à mettre en place un véritable système international de régulation de l’IA, seul capable d’empêcher la course folle aux IA de plus en plus puissantes sans aucun contrôle. Il y a pourtant un consensus assez large sur les dangers de l’IA, aussi bien au niveau des chercheurs que des gouvernements, comme l’a montré la déclaration de Bleetchley. Mais les logiques de compétition entre les États, sur le plan militaire aussi bien qu’économique et sécuritaire, sont telles que les plus puissants, USA en tête, refusent toute régulation contraignante. Ce qui est particulièrement significatif, c’est que les domaines militaires et sécuritaires sont exclus d’emblée de tous les textes en négociation. Ils y sont fortement encouragés par les géants de la Tech, dont l’idéologie libertarienne s’accommode mal de toute régulation publique qui pourrait réduire leurs profits et surtout leur liberté d’action. »
Theodore Kaczynski le démontre longuement dans le chapitre premier de Révolution Anti-Tech, « le développement d’une société ne peut jamais être soumis à un contrôle humain rationnel ». La mise à l’arrêt et le démantèlement du système technologique sont les seules armes en notre possession pour éviter le pire.
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