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Technocène

Analogie vivant-machine : l’obscurantisme de l’âge techno-industriel

Par
S.C
13
August
2024
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« Notre emploi quotidien de termes comme “buguer”, “planter”, “capter”, “connecter”, “programmer”, “logiciel”, “mettre à jour” ou “réseau”, pour désigner toutes sortes de choses, expose bien l’étendue de l’influence de la haute technologie sur notre perception de la vie humaine. »[1]

– Langdon Winner, philosophe de la technologie

Le développement du capitalisme industriel aux XVIIIe et XIXe siècles a fondamentalement transformé le milieu matériel dans lequel évolue l’humanité industrialisée. Dans notre perspective matérialiste, il est évident que ce sont la profusion des machines et l’artificialisation croissante de l’environnement qui ont rendu hégémonique la conception mécaniste de l’être vivant et de l’évolution portée par la science moderne. Pourtant, l’étude rigoureuse des organismes et des machines révèle des différences fondamentales, sur la notion d’autonomie par exemple. Si l’analogie vivant-machine n’est jamais remise en cause, c’est parce qu’elle sert l’expansion et la consolidation du système techno-industriel, en particulier le développement des biotechnologies dont la biologie de synthèse.

Image en une : un robot-poisson chinois ultra-réaliste présenté lors d’une exposition pour techno-fanatiques.

La conception de l’être vivant comme machine

« La science moderne considère que l’être humain est une machine, ça ne fait aucun doute[2]. »

– Rodney Brooks, ingénieur roboticien

Chaque groupe humain développe un imaginaire et des croyances en lien avec son environnement matériel. Les peuples de la forêt vénèrent les arbres et les rivières, les peuples montagnards attribuent une valeur sacrée aux sommets et aux lacs d’altitude, et les peuples de la mer font de même avec les barrières de corail et les créatures marines. Si on part du principe, largement accepté par la communauté scientifique, selon lequel notre espèce a très peu évolué sur le plan biologique depuis l’époque paléolithique, la façon dont les groupes humains développent un système de croyances est probablement restée inchangée. Et c’est effectivement ce qu’on observe encore aujourd’hui chez Homo technologicus.

L’humain de l’âge industriel croit au progrès scientifique et technique comme fin en soi. Il célèbre la perfection, l’efficacité et la puissance des machines. Il s’identifie à ses créations, comme le note Langdon Winner[3]. D’après Günther Anders, il ressent une « honte prométhéenne[4] » et finit par vouloir s’émanciper de sa condition biologique en essayant de devenir lui-même une machine. Le très influent biologiste Edward O. Wilson fait régulièrement des analogies à la machine et célèbre dans ses ouvrages le progrès technologique – qui fait tant progresser la Science[5]. Pour le non moins célèbre généticien Richard Dawkins, l’humain est une machine programmée par son code génétique pour survivre :

« Nous sommes des machines à survie, des robots programmés à l’aveugle pour préserver les molécules égoïstes connues sous le nom de gènes[6]. »

Selon le biologiste moléculaire et philosophe des sciences Dan Nicholson, « les analogies avec les machines sont omniprésentes dans la biologie[7] ». Cette analogie, en particulier sous sa forme cybernétique, a également pénétré les milieux écologistes avec la théorie Gaïa de James Lovelock et Lynn Margulis. Au début des années 1970, cette vision a encore gagné en influence avec la simulation informatique censée décrire le fonctionnement de la biosphère conçue par Jay Forrester et utilisée dans le premier rapport au Club de Rome[8], le fameux rapport Les Limites à la croissance (1972). De nos jours, l’ingénieur polytechnicien Jean-Marc Jancovici continue de présenter la société humaine comme une machine à consommer des ressources (et donc mécaniquement condamnée à détruire la planète[9]).

Dans nos sociétés étatiques et industrialisées, cette croyance irrationnelle au vivant-machine (voire au monde-machine) se trouve d’autant plus renforcée qu’elle sert les intérêts de l’industrie pilotée par la classe dominante – la technocratie, qui résulte de la fusion des élites intellectuelles, scientifiques et techniques avec la bourgeoisie et l’aristocratie[10]. Comme le formule très justement l’auteur technocritique Bertrand Louart,

« la conception de l’être vivant comme machine est indissolublement liée au fait que nous vivons dans une société capitaliste et industrielle : elle reflète ce que les instances qui dominent la société voudraient que le vivant soit, afin de pouvoir en faire ce que bon leur semble[11]. »

Bertrand Louart montre que la métaphore de la machine propre à la science moderne est une négation des principaux attributs du vivant, un nouvel obscurantisme indispensable au développement du techno-capitalisme. De nombreux auteurs, scientifiques ou simples observateurs, ont remarqué et décrit l’absurdité de cette analogie. Pour le biologiste John Kricher, la métaphore de la machine puise sa source dans la croyance ancienne (et fausse) en la présence d’un équilibre dans la nature. Selon lui, l’équilibre dans la nature est

« la notion selon laquelle il existe un état réel, mesurable et “normal” de la nature dans lequel les populations sont suffisamment interdépendantes pour être décrites avec précision comme étant dans un état d’équilibre. La perturbation de cet équilibre devrait entraîner une cascade d’effets, pour la plupart négatifs, car la notion d’équilibre implique que l’équilibre soit optimal. C’est l’analogie avec une machine (la nature), dont les éléments constitutifs (les organismes) sont disposés de manière à assurer le bon fonctionnement de la machine. Perturber cet agencement réduira, selon toute vraisemblance, l’efficacité ou la puissance de la machine, voire la rendra inopérante[12]. »
« Le miracle de la vie », par Harold Wheeler, 1941.

Pour l’auteur Jeremy Lent, depuis la révolution scientifique,

« la métaphore de la nature en tant que machine a contaminé la culture occidentale, incitant les gens à considérer la Terre vivante comme une ressource que les humains peuvent exploiter sans tenir compte de sa valeur intrinsèque[13]. »

Pour le médecin Randolph M. Nesse,

« Au fur et à mesure que la révolution industrielle transformait la société, la métaphore du corps en tant que machine devenait de plus en plus hégémonique. Au début du XXe siècle, cette idée a commencé à dominer la pensée en biologie et en médecine, probablement en raison de son utilité[14]. »

Utile surtout pour accroître la puissance de l’industrie et de l’État tout en détruisant au passage la biosphère.

Mais cette distorsion étrange de la réalité a aussi été remarquée par le réalisateur Adam Curtis, en particulier dans la série documentaire All Watched Over by Machines of Loving Grace diffusée en 2011 par la BBC[15]. Il y démonte notamment l’idée, répandue dans les cercles techno-utopistes, selon laquelle les réseaux informatiques allaient permettre de créer des sociétés horizontales et stables, sans contrôle politique et sans hiérarchie. Il tente également de comprendre comment la cybernétique et la théorie des systèmes ont été appliquées aux écosystèmes naturels. Cela a eu pour effet selon le réalisateur de répandre une conception mécaniste du monde naturel.

Les travaux de l’historienne Jessica Riskin semblent montrer que les machines obsèdent les élites intellectuelles et religieuses depuis maintenant plusieurs siècles[16]. Par exemple au XVIIe siècle, « le débat sur l’homme et la machine consistait moins à essayer de savoir si les hommes étaient des machines qu’à définir de quel type de machine il s’agissait[17] ».

« À l’époque, l’Europe bourdonne de vitalité mécanique. Autour des palais et des riches propriétés, les Européens des XVIe et XVIIe siècles ont construit des parcs d’attraction mettant en scène des androïdes malicieux. Ces derniers partaient se cacher, poursuivaient les invités, les aspergeaient d’eau, de farine ou de cendres, faisaient des grimaces et chantaient des chansons. Dans les églises et les cathédrales, des anges automates chantaient et priaient, d’horribles diables roulaient des yeux et battaient des ailes, le Saint-Père faisait des gestes de bénédiction et des Christs mécaniques grimaçaient sur la croix tandis que des Vierges montaient au ciel.

Le modèle de la nature en tant que mécanisme complexe d’horlogerie est au cœur de la science moderne depuis le XVIIe siècle. Il continue d’apparaître régulièrement dans toutes les sciences, de la mécanique quantique à la biologie évolutive
[18]. »
« L’homme comme palais industriel », oeuvre de Fritz Kahn, 1926.
Le Canard de Vaucanson, également appelé le Canard digérant, digérateur ou défécateur, est un canard automate, créé par Jacques de Vaucanson vers 1734 et présenté au public en 1739, célèbre tant pour le naturel, la complexité et la diversité de ses mouvements que pour la manière réaliste dont il simule la digestion et la défécation.
Le Cygne d’argent, un automate du XVIIIe siècle, Bowes Museum, Barnard Castle, en Angleterre.

Pourquoi un organisme vivant n’est pas une machine

Le biologiste Dan Nicholson a fait de la différence organisme/machine son sujet d’étude. Selon lui, les organismes et les machines opèrent en vue d’atteindre des objectifs, mais « ils le font de deux manières très différentes ».

« Une machine a une finalité extrinsèque dans le sens où elle travaille/fonctionne en vue d’une fin qui lui est extérieure, c’est-à-dire qu’elle ne sert pas ses propres intérêts, mais ceux de son fabricant ou de son utilisateur. Un organisme, en revanche, est intrinsèquement intentionnel dans le sens où ses activités sont orientées vers le maintien de sa propre organisation, c’est-à-dire qu’il agit pour son propre compte. La finalité intrinsèque des organismes repose sur le fait qu’ils sont des systèmes auto-organisés, auto-produits, auto-entretenus et auto-régénérés. À l’inverse, la finalité extrinsèque des machines repose sur le fait qu’elles sont organisées, assemblées, entretenues et réparées par des agents extérieurs. Un organisme maintient son intégrité et son autonomie en tant que totalité en régulant, réparant et régénérant ses parties. Mais une machine dépend d’une intervention extérieure non seulement pour sa construction et son assemblage, mais aussi pour son entretien et sa réparation. Je considère qu’il s’agit là d’une différence cruciale et très générale[19]. »

Autrement dit, une caractéristique distinctive majeure des êtres vivants est leur autonomie. Nicholson ajoute d’autres différences : le fonctionnement d’une machine peut être arrêté et redémarré, mais cette opération est impossible sur un être vivant (une fois mort, il ne « redémarre » jamais) ; la machine est conçue à partir d’un ensemble de pièces assemblées (phénomène ascendant), alors que l’organisme se forme à partir d’un tout déjà existant, l’œuf fécondé (phénomène descendant) ; la machine n’a pas d’intérêts propres (ou d’agentivité), il est possible de lui faire faire tout et n’importe quoi. Mais si l’on s’oppose à la pulsion de survie fondamentale de l’organisme, il meurt et on ne peut pas l’exploiter avec succès.

Selon Bertrand Louart, il existe « cinq phénomènes fondamentaux qui, pris ensemble, sont spécifiques aux seuls êtres vivants » :

« l’assimilation des éléments du milieu par la nutrition et la respiration, la régénération et le renouvellement de leurs tissus, la reproduction et le développement de l’organisme ; enfin, ils évoluent au cours du temps par acquisition d’organes diversifiés et de facultés plus éminentes[20]. »

Ce qui le différencie fondamentalement de la machine, c’est que l’être vivant est doté d’une « sensibilité propre » et d’une « activité autonome ».

On pourrait ajouter d’autres éléments distinctifs entre les machines et les êtres vivants. Pour construire les puissantes machines modernes et assurer leur fonctionnement, il faut développer et entretenir un système d’infrastructures industrielles (usines, centrales énergétiques, mines, systèmes de transport et de communication, etc.) reposant sur un extractivisme et des pollutions gigantesques. De toute évidence, ce système conçu pour les machines est incompatible avec les êtres vivants puisqu’il les éradique à une vitesse folle depuis maintenant au moins 200 ans[21]. Par ailleurs, l’industrialisation et la multiplication des machines ont considérablement appauvri la diversité des formes de vie et des cultures sur Terre[22]. Or le propre de l’évolution naturelle est d’enrichir la diversité terrestre, aussi bien culturelle que biologique[23]. Il y a là encore une incompatibilité fondamentale entre le monde des machines et le monde des vivants, une contradiction résumée en ces termes par le roboticien du MIT Rodney Brooks :

« La technologie tire ses leçons de la nature puis les utilise pour contrôler le monde, pour renverser la manière dont les choses fonctionnent. Pas seulement pour en modifier le fonctionnement, mais pour bouleverser l’évolution naturelle[24]. »

Une base théorique nécessaire à la biologie de synthèse

« La biologie de synthèse a entrepris un vaste programme de réingénierie de la vie et de tous les processus vivants, qui sont jugés n’être pas assez performants. Non contents de créer de nouveaux microbes, de nouvelles levures et de nouvelles algues, les biologistes synthétiques s’attaquent au cœur même des processus vivants, en voulant par exemple “améliorer” la photosynthèse ou créer de l’ADN “augmenté[25]”. »

– Hélène Tordjman, économiste

Si les mondes mécaniques et organiques s’opposent en tous points, pourquoi l’analogie avec la machine reste-t-elle dominante ? Comme nous l’avons vu plus haut, l’artificialisation de notre environnement, nos interactions permanentes avec des machines ainsi que l’autorité quasi divine de la science moderne jouent un rôle déterminant. De plus, les scientifiques ont besoin de ce réductionnisme, de cette simplification grossière comme base théorique pour développer les biotechnologies, notamment la biologie de synthèse. C’est même le généticien François Képès qui le dit :

« La biologie de synthèse est l’ingénierie rationnelle de la biologie. En d’autres termes, elle vise à la conception rationnelle et à l’ingénierie de systèmes complexes fondés sur le vivant ou inspirés par le vivant, et dotés de fonctions absentes dans la nature[26]. »

Il ajoute :

« Qu’est-ce que cela signifie ? Les ingénieries de systèmes électroniques ou mécaniques nécessitent des cadres bien établis pour gérer la complexité, des outils fiables pour manipuler les états du système, et des plateformes de tests. La biotechnologie, en revanche, est encore dépourvue de tels cadres, outils et plateformes[27]. »

L’objectif est évidemment de détruire l’autonomie des organismes vivants et d’accroître la puissance des organisations qui maîtriseront la biologie de synthèse :

« La biologie de synthèse doit permettre de développer des applications industrielles dont le potentiel économique est considérable puisqu’elles concernent aussi bien la santé que l’environnement, l’énergie ou les matériaux ; on citera en exemple la production d’isoprène qui ne passe ni par l’arbre à caoutchouc ni par la synthèse à base de pétrole[28]. »

Parmi les autres travaux et applications de la biologie de synthèse, l’économiste Hélène Tordjman cite l’accroissement du rendement de la photosynthèse ou de la fixation d’azote par les plantes. Il s’agit également de

« transformer la biomasse (c’est-à-dire tout ce qui vit ou a vécu sur Terre, mais non fossilisé) en divers produits auparavant issus du pétrole, plastiques et carburants au premier chef. Pour l’instant, la principale source de biomasse est végétale : produits agricoles, résidus de culture et forêts, qui seront transformés en bioplastiques, biocarburants et autres produits industriels “biosourcés”, nourriture pour les animaux et les êtres humains, médicaments[29]. »

Mais François Képès affirme que la biologie de synthèse « constitue aussi un excellent moyen de faire progresser les connaissances sur le monde vivant[30] ». Savoir modéliser et construire un « système biologique » serait pour lui une bonne manière de mieux comprendre les êtres vivants, un argument qui revient souvent dans la propagande des biotechnologistes. Ce scientifique prétend donc en apprendre davantage sur la vie en niant une caractéristique fondamentale de l’organisme vivant – sa capacité à se construire et se développer sans intervention extérieure, de façon autonome et spontanée.

Ainsi que le remarque Bertrand Louart, réduire l’organisme vivant à une machine revient à lui ôter ses caractères fondamentaux :

« Réduire le vivant à la machine, c’est en faire quelque chose que nous connaissons : quelque chose qui fonctionne “comme prévu”, qui produit l’effet que l’on en attend ; et rien d’autre. Alors que ce qu’il s’agit de comprendre dans le vivant, c’est précisément son caractère dynamique, imprévisible et capricieux ; bref, ce dont ne sera jamais pourvue une machine, à savoir son activité autonome[31]. »

C’est ce que fait l’industrie avec les OGM, elle fabrique des organismes vivants avec une fonction déterminée. Les scientifiques réduisent la vie à un ensemble de briques, une sorte de Lego qu’on pourrait désassembler et réassembler en fonction des besoins du système techno-industriel. Il s’agit d’appliquer à la vie la logique de l’ingénieur qui conçoit une machine dans le but de réaliser une tâche précise. Les organismes vivants doivent servir au développement du système techno-industriel ou être éliminés par sélection artificielle.

Le xénobot, l’une des première machines fabriquées à partir de tissus vivants d’une espèce de grenouille africaine.

Avec le xénobot, des scientifiques aidés d’une IA sont parvenus à fabriquer une machine à partir de cellules souches d’une espèce de grenouille africaine. Cette machine biosynthétique est, selon l’un de ses concepteurs, une « toute nouvelle forme de vie entièrement programmable[32] ». Nos amis chercheurs travaillent également au développement de cellules synthétiques de plus en plus performantes, dont certaines réalisent déjà la photosynthèse avec 20 % d’efficacité supplémentaire par rapport aux plantes naturelles[33]. D’autres objectifs sont poursuivis, comme la création de « superorganes », tels que des yeux capables de capter la lumière ultraviolette en dehors du spectre visible, ou encore « créer des êtres vivants entièrement nouveaux, façonnés non pas par l’évolution, mais par nos propres conceptions[34] ». Sans surprise, des promesses – pour la plupart mensongères – de progrès médical sont systématiquement matraquées, histoire de bien anesthésier les foules[35].

L’expansion et la stabilité du système techno-industriel étaient autrefois limitées par sa faible capacité à maîtriser le développement comme le comportement des êtres vivants, humains et non humains. En effet, leur autonomie, leur imprévisibilité, leur spontanéité engendrent de l’instabilité, et constituent donc une menace de premier ordre pour le système. Le développement de la biologie de synthèse pourrait dans un futur proche faire sauter plusieurs de ces verrous à la croissance, notamment en portant la domestication du genre humain à des niveaux inimaginables[36]. Pour y arriver, les scientifiques doivent nécessairement appliquer la vision de l’ingénieur aux processus vivants, c’est-à-dire pratiquer une sorte de négationnisme en assimilant les organismes à des machines. La négation de tout ce qui vit est à la source de la puissance du système techno-industriel ; une pulsion de mort alimente son expansion. C’est pourquoi aucun compromis n’est possible, sa démolition est notre seule issue.

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Footnote [1] — Langdon Winner, La Baleine et le Réacteur : à la recherche de limites au temps de la haute technologie, 1986

Footnote [2] — Citation tirée d’une interview de Rodney Brooks diffusée dans le film documentaire de Avi Weider, Welcome to the machine, 2012.

Footnote [3] — Langdon Winner, op.cit., voir citation d’introduction en début d’article.

Footnote [4] — Concept développé par Günther Anders dans L’Obsolescence de l’homme, 1956.

Footnote [5] — Voir par exemple dans Edward O. Wilson, Half-Earth : Our Planet’s Fight for Life, 2016 :

« Les biologistes ne sont pas d’accord sur la question de savoir si les virus en général sont de véritables organismes, car ils s’appuient sur la machinerie moléculaire de leurs hôtes pour se reproduire. »

Ou encore :

« […] la propension darwinienne de notre machinerie cérébrale à favoriser les décisions à court terme au détriment de la planification à long terme nous pousse à ignorer certains signaux d’alarme. »

D’autres expressions de ce type sont courantes dans un autre de ses ouvrages, The Diversity of Life, 1992.

Footnote [6] — Cité dans Bertrand Louart, Les êtres vivants ne sont pas des machines, 2018.

Footnote [7] — https://theplosblog.plos.org/2016/01/organisms-or-machines/

Footnote [8] — Pour une critique détaillée du Club de Rome, lire cette recension de L’imposture du Club de Rome (1982 : https://greenwashingeconomy.com/club-de-rome-prophetie-effondrement-relance-megamachine/

Footnote [9] — https://jancovici.com/transition-energetique/choix-de-societe/leconomie-peut-elle-decroitre/

Footnote [10] — Voir Marius Blouin, De la technocratie : la classe puissante à l’ère technologique, 2023.

Footnote [11] — Bertrand Louart, op. cit.

Footnote [12] — John Kricher, The Balance of Nature : Ecology’s Enduring Myth, 2009.

Footnote [13] — https://www.resilience.org/stories/2021-08-03/nature-is-not-a-machine-we-treat-it-so-at-our-peril/

Footnote [14] — https://evmed.asu.edu/blog/body-not-machine

Footnote [15] — https://en.wikipedia.org/wiki/All_Watched_Over_by_Machines_of_Loving_Grace_(TV_series)

Footnote [16] — Voir ce texte de Jessica Riskin extrait de son livre The Restless Clock, 2016 : https://aeon.co/essays/can-animals-be-usefully-described-as-clockwork-machines

Footnote [17] — https://news.stanford.edu/stories/2016/04/riskin-mystery-life-040416

Footnote [18] — Jessica Riskin, op. cit.

Footnote [19] — Voir plus haut l’interview du blog de la revue PLOS, op. cit.

Footnote [20] — Bertrand Louart, op. cit.

Footnote [21] — Voir le rapport de l’IPBES, le « GIEC » de la biodiversité : https://www.ipbes.net/news/Media-Release-Global-Assessment-Fr

Footnote [22] — Voir le livre du journaliste scientifique Charles C. Mann, 1493, (2011), en particulier le concept d’Homogénocène : https://orionmagazine.org/article/the-dawn-of-the-homogenocene/ ; voir aussi cet article de l’anthropologue Thomas Hylland Eriksen : https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpos.2021.743610/full

Footnote [23] — Voir Jonathan Loh, David Harmon, « Biocultural Diversity: threatened species, endangered languages », rapport publié en 2014 par le WWF hollandais.

Footnote [24] — Autre citation tirée d’une interview diffusée dans le film documentaire de Avi Weider, Welcome to the machine, 2012.

Footnote [25] — Hélène Tordjman, La croissance verte contre la nature, 2021.

Footnote [26] — Cité par Bertrand Louart, op. cit.

Footnote [27] — Cité par Bertrand Louart, op. cit.

Footnote [28] — Article de François Képès dans le journal du CNRS : https://lejournal.cnrs.fr/billets/labc-de-la-biologie-de-synthese

Footnote [29] — Hélène Tordjman, op. cit.

Footnote [30] — François Képès, op. cit.

Footnote [31] — Ibid.

Footnote [32] — https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/sciences-ces-xenobots-forme-pac-man-sont-capables-reproduire-corps-79186/

Footnote [33] — https://www.pourlascience.fr/sd/biologie-cellulaire/l-avenement-des-cellules-artificielles-25465.php

Footnote [34] — https://www.pourlascience.fr/sd/biotechnologies/genetique-et-biophysique-s-associent-pour-creer-de-nouvelles-formes-vivantes-25479.php

Footnote [35] — On rappellera ici que l’ancien président américain Bill Clinton avait affirmé en 2000 que le séquençage de l’ADN humain devait « révolutionner le diagnostic, la prévention et le traitement de la plupart des maladies de l’homme, sinon toutes ». Une décennie plus tard, le Figaro nous apprenait que « le projet ADN n’a pas tenu ses promesses ».

https://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2010/06/18/10001-20100618ARTWWW00517-le-decodage-du-genome-na-pas-tenu-ses-promesses.php

Footnote [36] — Dans La Société industrielle et son avenir (1995), Theodore Kaczynski écrit par exemple que l’État légiférera un jour sur le code génétique des enfants. Ce n’est que la suite logique du façonnement par l’institution scolaire des humains dès leur plus jeune âge, pour les adapter aux besoins du système technologique.

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