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Communiqué de Presse : Travailleurs de tous les pays, unissez-vous contre l’IA !

By
ATR
01
May
2025
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Anti-Tech Résistance manifestation 1er mai 2025

Le mouvement révolutionnaire Anti-Tech Résistance se mobilise à Rennes le 1er mai pour défendre les travailleurs face au développement de l’intelligence artificielle dans les entreprises et les administrations. Contrairement aux discours techno-béats voyant dans cette innovation un outil de délivrance, le mouvement anti-industriel reste lucide sur le caractère structurellement réactionnaire de cette technologie pour l’émancipation et la dignité des travailleurs.

Contre l’obsolescence programmée des travailleurs

Depuis 150 ans, l’automatisation des process agricoles et industriels n’a épargné ni les paysans ni les ouvriers. Aujourd’hui, ce sont les métiers du tertiaire et du secteur artistique qui sont mis en concurrence avec la machine : secrétaires, comptables, journalistes, traducteurs mais aussi graphistes, acteurs ou compositeurs. Autant de travailleurs qui deviennent, en l’espace de seulement quelques années, superflus, obsolètes, moins compétitifs que l’algorithme. Face à cette situation, le mythe de la « destruction créatrice », affirmant que les emplois détruits seraient remplacés par de nouveaux, est asséné dans les médias. Mais il est avéré que les emplois créés par l’IA ne ressembleront en rien à ceux qui ont été détruits : entre des postes ultra-qualifiés pour technocrates d’un côté et du tâcheronnage du clic abrutissant et très mal rémunéré de l’autre, dur de se reconvertir. Accentuant considérablement la polarisation du marché du travail, l’essor de l’intelligence artificielle provoque ainsi un développement des inégalités socio-économiques, comme dans toute l’histoire du progrès technologique.

Intelligence artificielle, aliénation universelle

L’introduction de l’intelligence artificielle dans le monde du travail n’a malheureusement pas pour seul effet de supprimer des emplois : cela empire aussi substantiellement les conditions de travail et amplifie l’aliénation quotidienne des salariés.

Puisque le service ou le bien rendu devient de moins en moins le produit de l’activité humaine, la distance entre le travailleur et l'objet final de la production s’accroît toujours plus. Quel sentiment d’accomplissement, quel sens dans son travail peut trouver un traducteur ou un journaliste lorsque l’IA produit pour lui, déjà « tout cuit », un article parfaitement orthographié et structuré ? Comment ne pas entretenir alors, en son for intérieur, le même sentiment de « honte prométhéenne » que Gunther Anders avait identifié en 1956 chez les ouvriers à la chaîne conscients de leur imperfection face à la machine ?

Le travail intellectuel et artistique, qui était jusqu’ici encore une singularité humaine, devient un process standardisable et réplicable rapidement par la machine. Face aux injonctions des patrons et technocrates à la productivité, nul doute qu’il en résultera pour les travailleurs une moins grande tendance à calculer, à rédiger, à comparer et synthétiser les informations par eux-mêmes. Après l’effacement des savoir-faire manuels et agricoles dans la population, nul doute que cette délégation à la machine des compétences intellectuelles risque d’entraîner une érosion des capacités à exercer son esprit critique en autonomie et, logiquement, à affronter et désarmer les tentative de manipulation et d’exploitation au travail.

Comment ne pas remarquer, enfin, que sous l’impulsion de la lutte pour la puissance entre Etats et entreprises, les gains de productivité apportés par les nouvelles technologies ont toujours été mis au service d’une augmentation des quotas de production et des objectifs annuels des salariés, et non d’une quelconque réduction du temps de travail  ? Comme le numérique avant elle, l’intelligence artificielle risque partout d’accélérer et d’intensifier le travail des salarié, accentuer la pression, le stress, et les problèmes de santé associés. A Amazon, des casques intelligents commandent et optimisent déjà depuis dix ans tous les faits et gestes des ouvriers de la logistique. Combien de temps avons-nous avant la généralisation totale de cette robotisation des travailleurs ?

L’IA : une arme fatale de répression des travailleurs

Année après année, l’intelligence artificielle est déployée par des capitalistes et technocrates pour surveiller, contrôler et réprimer les travailleurs. On recense déjà de nombreux exemples dans des secteurs en contact avec la clientèle tels que les centres d’appels, où les réponses et hésitations des travailleurs sont enregistrés et analysés à chaque instant par des algorithmes. Dans le secteur de la restauration ou du commerce, l’IA calcule également chaque verre servi, chaque minute de pause, chaque geste des employés. La moindre faute est identifiée et peut servir de prétexte à des sanctions et de nouveaux coups de pression.

Mais la surveillance ne s’arrête pas à la porte des entreprises et des administrations : les autorités exploitent également l’IA pour contrôler et réprimer les mouvements sociaux. À travers la vidéosurveillance algorithmique, les logiciels de reconnaissance faciale et sonore, ou le fichage de données personnelles, l’IA devient un instrument majeur de baillonnement des travailleurs organisés. Cet usage de la technologie à des fins répressives est déjà bien ancré dans les manifestations et grands événements publics, par des "expérimentations" policières toujours plus nombreuses.

Pour un 1er mai anti-industriel !

Face à cette nouvelle rupture sociale et politique, il est plus urgent que jamais de sortir de la torpeur et de se mobiliser. Cette technologie doit être contestée collectivement dans tous les espaces promouvant son développement pour défendre les savoir-faire humains, la dignité, la liberté et la santé des travailleurs !

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