Europe 1 diffame les anti-tech ? Appel à dénoncer massivement la manipulation médiatique !

Ce lundi 5 mai, Europe 1 a évoqué une enquête policière à l'encontre d'Anti-Tech Resistance, en raison de liens supposés avec les crimes commis par Justin P. le 24 avril à Nantes. Pourtant, ATR se positionne depuis ses débuts à l'opposée de la "misanthropie" et de "l'anti-socialité" mentionnées dans le manifeste publié par Justin P., en prônant avant tout la résistance par l'organisation politique et collective.

Tenter de nous assimiler à un assassinat est ainsi clairement une manœuvre médiatique pour décrédibiliser l'analyse anti-industrielle, en la faisant passer d'une critique nécessaire pour la compréhension de notre époque hautement technologique, à un simple prétexte à meurtre.

Pour rappeler certains faits que les journalistes d'Europe 1 ont sciemment préféré taire : Anti-Tech Resistance s'est inscrit dans un cadre légal et non-violent dès sa création en 2022. L'objectif bien clair de l'organisation est une révolution contre le système industriel : il devrait être évident pour tous que des assassinats de lycéennes et lycéens ne s'inscrivent en aucun cas dans cette stratégie. Des liens prétendus auraient été établis par la police entre le manifeste du jeune criminel et les positions d'Anti-Tech Resistance, notamment à travers la figure de Theodore Kaczysnki [1], qui n'est pourtant pas cité dans le manifeste de Justin P. À ce sujet, rappelons qu'ATR n'a jamais cautionné les actes terroristes de Kaczynski, sur lesquels il était par ailleurs lui-même revenu en 2016 dans son dernier livre "Anti-Tech Revolution", pour plutôt promouvoir l'action politique collective.

ATR est aussi décrite comme complotiste et sectaire dans l'émission d'Europe 1. Or, toutes les positions du collectif se fondent sur des données factuelles et s'inscrivent dans des préoccupations sociétales bien ancrées [2]. Notre travail ne consiste pas à dénoncer de manière stérile tel ou tel groupe qui dirigerait le monde (ce qui relèverait du complotisme), mais plutôt à analyser finement de quelles façons les infrastructures industrielles impactent l'organisation sociale, économique et écologique d'une société. Faire savoir que la technologie n'est pas neutre n'a rien de complotiste et devrait au contraire être une réflexion bien plus répandue à notre époque. Par ailleurs, loin d'être une organisation sectaire, ATR organise des évènements publics ouverts à tous, et pratique des activités d'éducation populaire telles que des conférences, des projections ou encore du sport collectif. Les militants ont mené des actions de sensibilisation pour interpeller la population sur les implications désastreuses de certaines technologies, notamment à travers une campagne sur l'intelligence artificielle (il suffit de voir les vidéos de nos cortèges contre l'IA aux manifestations du 1er mai pour comprendre que nous n'avons rien à voir avec l'assassinat perpétré par Justin P.)

Par, entre autres exemples, l'exposition constante des jeunes aux écrans et le mal-être et l'isolement que cela génère, l'organisation industrielle de la société et la pénétration profonde des technologies (notamment numériques) dans nos vies ont des implications directes dans des drames comme celui qui a eu lieu à Nantes il y a deux semaines. En défendant l'objectif du démantèlement des infrastructures industrielles, ATR propose à toutes les personnes préoccupées par la situation écologique et sociale une organisation politique avec un objectif bien précis et une structure permettant d'agir collectivement pour faire entendre nos idées, cela dans le cadre de la loi.

Nous dénonçons donc cet effet d'annonce médiatique consistant à nous assimiler, dans l'opinion publique à un mouvement proche d'un meurtrier, sectaire et complotiste, et cela alors qu'aucune donnée factuelle ne permet un rapprochement de ce type (sinon le fait que son manifeste ressemblerait à celui de Kaczynski, auteur dont nous-mêmes partageons plusieurs analyses technocritiques parmi d'autres auteurs, sans jamais avoir vanté ses actions actions passées ni encouragé qui que ce soit à les reproduire). 

Il s'agit évidemment d'une offensive politique contre la critique anti-technologique en France, à une époque où celle-ci devient de plus en plus nécessaire, au vu de l'ampleur du désastre social et écologique qu'aggrave chaque année la course aux nouvelles technologies (on pensera notamment à la généralisation folle - et sans aucun principe de précaution - de l'intelligence artificielle, à laquelle ATR est pour l'instant une des seules organisations à s'opposer).

Il est urgent que toutes les personnes comprenant l'importance de notre critique réagissent à nos côtés pour rappeler que le crime isolé de cet adolescent forcené ne saurait en rien entacher des decennies de pensée technocritique de la France aux USA (outre Kaczynski, on citera au moins Lewis Mumford, Jacques Ellul, Ivan Illich, Simone Weil, George Orwell et plus récemment Aurélien Berlan, Célia Izoard, Hélène Tordjman ou Francois Jarrige), ni leurs conclusions logiques sur l'actuelle nécessité révolutionnaire.

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