ATR sur France Inter : Réponse à Cyril Dion

Samedi dernier, nous prenions la scène du festival ChangeNow pour y dénoncer le greenwashing ! A cette occasion, nous rencontrions Cyril Dion, qui depuis nous a affirmé être intéressé par une écologie combative, plus que par le colibrisme auquel nous l’avions associé suite à son célèbre film « Demain ».

Ce mercredi 30 avril, celui-ci intervenait donc sur France Inter pour parler de la lutte écologiste, et revenait plus particulièrement sur notre action de samedi, avec des réflexions pertinentes d’une part, mais aussi des confusions à notre encontre d’autre part. Explications.

"Tant que nous continuons à construire des routes, des tours, des usines, des écrans plats, des barrages, des centrales électriques, des panneaux solaires, des studios de radio, nous détruisons des écosystèmes."
Nous partageons ce constat de Cyril Dion. C’est même la raison d’être d’ATR : en finir avec le mythe du bon usage de la technologie, pourtant trop souvent répandu par les écologistes médiatiques.

En effet, en amont même de son mauvais ou bon usage, chaque technologie implique des conséquences sociales (autoritarisme) et écologiques (extractivisme) pour sa production. Prétendre qu’il y aurait de bonnes autoroutes, de bonnes centrales électriques, de bons barrages (etc) revient a occulter tout ce que chacune de ces infrastructure implique d’écocide et d’autoritarisme pour en imposer la construction puis le fonctionnement.

Mais là où Cyril Dion se trompe, c’est quand il confond notre critique systémique du monde techno-industriel, avec une critique libérale de l’usage individuel des smartphones.

A la différence d’autres technocritiques, jamais nous n’avons jeté la pierre à nos contemporains usant de téléphones (ou autres technologies modernes), puisque celles-ci nous sont imposées à tous par le système. Quel français aujourd’hui pourrait refuser l’usage de la voiture ou d’internet, dans le monde de la voiture et d’internet ?

A l’inverse donc de ce purisme que dénonce Dion, notre position est belle est bien d’utiliser la technologie pour combattre le système techno-industriel.

Nous ne nous faisons pas d’illusions sur le fait que la société idéale dont nous rêvons, où la nature serait préservée et habitée par des humains autonomes usant de techniques durables, ne sera possible que par une révolution.

L’écologie que nous défendons n’est donc pas une écologie où nous jugeons l’usage individuel de chacun des technologies, mais une écologie où nous attendons des écologistes une position claire sur l’irrécupérabilité de l’infrastructure industrielle et sur la nécessité révolutionnaire.

C’est ce qui nous permet justement, à ATR, d’avoir un objectif unique et une stratégie révolutionnaire claire !

Est-ce que vous seriez prêts à vivre totalement et définitivement sur le dos des pays du Sud ?
Exploitation, déforestation, extractivisme, colonialisme…

Aujourd’hui, trop d’écologistes n’osent pas répondre franchement à cette question.

Chez ATR, ne croyant pas à un référendum mondial, on préfère s'organiser collectivement pour le démantèlement !

Parce que penser stratégiquement, c'est en effet prioriser nos conditions de vie à long terme plutôt que le confort à court terme.

Pour la Nature, il faut une culture de résistance,  il faut cibler les points faibles du système, il faut une révolution globale, il faut assumer la radicalité.

Alors, prêts à rejoindre les « Black Panthers » de l’écologie ?